Virgin Megastore, Champs Élysées, Paris
il est trop tard pour visiter ce monument parisien
vous trouverez ci après un aperçu de ce que vous avez raté
étant donné que ce temple de la culture sera amené à disparaître, les photos ci dessous serviront de souvenir éternel
vu depuis le cinéma Gaumont Champs Élysées
il y a un kiosque à journaux en contrebas
vu de face
entrée pour CD + DVD
entrée pour la librairie
l'entrée CD + DVD et l'entrée livres (avec les montres Louis Pion au milieu)
vu depuis le Monoprix Champs Élysées
chassé croisé de belles bagnoles devant le Virgin
mais aussi de petites voitures branchées citadines et écologiques
les bus parisiens sont au rendez-vous
tout comme les bus à 2 étages, londoniens, de couleur... rouge
des visiteurs du futur, venus voir le Megastore à notre époque, à bord de leur bus (mais est ce vraiment un bus ?)
sur le toit, un buisson, un arbuste, une parabole
La nuit tombe sur Paris
Les Champs Élysées brillent de mille feux
La nuit tombe sur le Virgin
Les vitrines rouges s’illuminent
Ouvrir une boutique sur les Champs Élysées est avant tout une opération de prestige, aucune boutique n’est rentable, à part Louis Vuitton
Il est donc normal que le Virgin Megastore des Champs Élysées n’ait jamais été rentable, mais les autres magasins de la chaîne permettaient de le renflouer
A partir du moment où les autres magasins sont devenus eux aussi déficitaires, à cause de la baisse des volumes et des marges sur les CD et DVD, la situation de Virgin est devenue problématique (et l’explosion des loyers n’a rien arrangé)
Internet n’est pas forcément en cause, puisque la lutte contre le téléchargement illégal n’a pas provoqué d’amélioration sur les ventes légales, il n’y avait donc pas réellement de manque à gagner, et que les ventes sur des sites virtuels type Amazon sont encore insignifiantes par rapport aux ventes dans les magasins en dur
En revanche Virgin n’a pas su ou pas voulu prendre le virage Internet, impossible de consulter leur catalogue en ligne, pour savoir si un produit est disponible ou non en magasin, impossible de connaître leurs tarifs (alors que quand la différence n’est que de 1 ou 2 euro on peut parfaitement privilégier les magasins en dur), impossible de commander en ligne pour ensuite retirer l’article en magasin, pas de Market Place alors que c’est très rentable pour le propriétaire du site
Impossible sur le site comme en magasin de suggérer un import (il faut donc le commander soi même à l’étranger, avec des frais de port individuels élevés, alors qu’en regroupant les achats, Virgin aurait pu faire sa marge sur les frais de ports, devenir un interlocuteur privilégié connaissant tout les ficelles et procédures administratives, et devenir son propre importateur sans dépendre des importateurs en place, cela dit, il s’agit là d’une niche qui profite aux petites boutiques de DVD, aux petites librairies, aux petits disquaires, qui sont non seulement en concurrence avec Amazon, mais aussi avec des mastodontes type Fnac ou Virgin)
Pour le cinéphile et le mélomane, la boutique en dur reste précieuse, car c’est un lieu de découvertes, un lieu de discussion entre passionnés, un lieu propice aux conseils, un lieu enfin où on trouve un interlocuteur avec un cerveau (le contraire d’une hot-line inhumaine qui répond toujours à côté, avec ses robots : tapez 1 tapez 2 tapez 3), la disparition des boutiques entraînerait donc une baisse de volumes pour les éditeurs, à qui il ne resterait plus que le net, la pub, et les supermarchés (avec leurs célèbres centrales d’achat si magnanimes)
La rentabilité des CD et des DVD étant mise à mal, et ceux ci étant de plus en plus amenés à devenir des produits d’appel, voire des primes de fidélité (le packaging et lui seul pouvant encore faire la différence, car certaines éditions collector sont somptueuses), qui donc pourrait avoir encore envie de vendre des CD et des DVD sur les Champs Élysées, qui plus est, sous l’enseigne Virgin ? (les autres magasins Virgin pouvant éventuellement se replier sur la périphérie)
Certainement pas des financiers, qui pensent toujours à rogner sur le coût du travail, or le personnel a déjà accepté tous les sacrifices, ce ne sont pas les salaires qui mettent Virgin dans le rouge (la couleur de son fier logo), ce sont les loyers, et là pas de réductions à espérer, bien au contraire, avec le textile chinois (à grosses marges) faisant toujours dans la surenchère, et défigurant nos centre villes
Le temple de la culture, ne pouvait intéresser qu’un mécène (amoureux de la culture), ou un gros groupe, pour une opération de prestige, comme c’est déjà la cas pour certaines compagnies aériennes déficitaires, dont les pertes permettent au groupe de payer moins d’impôts (c’est l’histoire d’un chevalier blanc qui ne perd pas le Nord)
Virgin a été placé en redressement judiciaire le 14 janvier, avec une période d’observation de 4 mois, qui s'est donc clôturée le 14 mai 2013
En termes d’actifs, le bail des champs Élysées vaudrait 20 millions d’euro, le bail de tous les autres magasins 20 millions d’euro, la marque Virgin Megastore vaudrait également 20 millions d’euro, et il resterait 35 millions d’euro de trésorerie (source : le Journal du Dimanche), quand au passif, il s’élevait selon les sources de 20 à 22 millions d’euro
merci à Andy Warhol
pour transformer un bâtiment réel en concept culturel
la culture, toujours la culture, rien que la culture
l'intérieur vaut vraiment le détour, vastes volumes, vastes espaces, grand escalier monumental, porte blindée pour chambre forte (c'est une ancienne banque)
récupérer les locaux d'une banque, c'était la victoire de la culture sur la finance, tout un symbole, alors Virgin plombé après avoir été racheté par un groupe financier, ça la fout mal
- Spoiler:
l'actu de Virgin, par Libération et l'AFP
http://www.liberation.fr/economie/2013/04/08/cinq-offres-de-reprise-pour-virgin-megastore-un-plan-social-en-vue_894553
Économie
Plan social en vue chez Virgin Megastore, en l’absence d’une reprise globale
8 avril 2013 à 18:42
Par AFP
L’avenir est désormais bien sombre pour le millier d’employés de l’enseigne de produits culturels Virgin Megastore: un plan social est assuré étant donné les minces offres de reprises, la plus importante concernant moins de 300 salariés.
«Cinq offres, dont quatre franco-françaises et une émanant d’une marque mondiale, ont été déposées», a déclaré lundi à l’AFP la présidente de l’enseigne, Christine Mondollot, en esquissant la perspective d’un «important plan social», alors que Virgin emploie encore 960 salariés dans ses 26 magasins.
Mais «aucune n’est issue des gens de notre profession (...) je suis très déçue», a-t-elle ajouté, expliquant que des candidats issus d’un autre secteur n’étaient pas tenus de reprendre la majorité du personnel.
Virgin souffre de l’effondrement des marchés physiques du disque, du DVD et du livre et de la concurrence de la distribution sur internet.
Son coûteux magasin amiral sur les Champs-Elysées,qui emploie 184 salariés, n’a fait l’objet d’aucune offre de reprise, a souligné Mme Mondollot, qui préside Virgin depuis juin 2012.
De son côté, l’intersyndicale (CFTC, CFE-CGC, CGT, FO et SUD) a regretté dans un communiqué qu'«aucune offre de reprise globale» n’ait été déposée pour l’enseigne, en redressement judiciaire depuis la mi-janvier.
Selon les syndicats, parmi les offres parvenues au tribunal de Commerce de Paris, seules trois préservent des emplois. «La plus conséquente», soulignent-ils, celle de la société d’arts créatifs Rougier et Plé, «ne porte que sur 11 magasins» et 285 salariés.
Une autre offre porte sur le seul magasin de Bayonne. Une troisième, sur celui du quartier Barbès à Paris.
Les syndicats évoquent en outre deux offres de rachat de droit au bail ou de résiliations amiables de baux, mais indiquent que ces projets «ne maintiennent aucun emploi», point sur lequel leur avis diverge avec celui de la direction.
Vers un plan social en juin
Pour l’intersyndicale, «la situation telle qu’elle se présente ne permettra pas de financer» un plan social. Elle exhorte l’actionnaire majoritaire Butler Capital Partners (BCP) à «faire une offre» à la hauteur.
Sollicité par l’AFP, BCP s’est refusé à tout commentaire.
Les syndicats en appellent «solennellement» au gouvernement pour qu’il s’engage «clairement aux côtés des salariés dont l’immense majorité sera licenciée».
«C’est catastrophique du point de vue de l’emploi», a déclaré à l’AFP Sylvain Alias (SUD), en appelant les salariés «à la mobilisation».
Pour le syndicaliste, qui se dit «en colère contre la direction et les actionnaires qui ont foutu une boite de 1.000 salariés en l’air», certains repreneurs potentiels «attendent peut-être tranquillement la liquidation pour ramasser des magasins (à un prix) pas trop cher».
Ni la Fnac, ni Cultura, ni France Loisirs/Chapitres, ni le PDG du label indépendant Naïve, Patrick Zelnik, qui était pourtant intéressé, n’ont formulé d’offre.
M. Zelnik a toutefois indiqué que Naïve restait «plus que jamais intéressée», même par le magasin des Champs-Elysées, dans un communiqué. Il a expliqué que son offre était «en cours d’élaboration» et qu’il reviendrait à l’administrateur judiciaire de l’estimer ou non «encore recevable».
Mme Mondollot a souligné que les offres brutes seraient renégociées, la priorité restant «de sauver le maximum d’emplois».
Un comité d’entreprise extraordinaire est prévu ce vendredi. Le tribunal de commerce compte examiner les offres le 23 mai, a précisé Mme Mondollot. Un jugement devrait être prononcé environ deux semaines plus tard. Un plan social pourra alors être lancé.
Mme Mondollot a indiqué que Virgin disposait encore d’une trésorerie lui permettant de fonctionner jusqu’en juillet, malgré des pertes de «4 à 5 millions d’euros par mois». Selon BCP, la trésorerie était de 35 millions d’euros en janvier. Mme Mondollot n’a pas précisé l’état actuel.
Le Virgin Champs Élysées possédait 2 entrées
L’entrée livres
L’entrée CD blu ray DVD
J’ai passé de longues heures dans le rayon DVD, en particulier ces rayonnages là
Mais il y avait aussi ça
Et puis les livres sur la télévision et le cinéma
Et les livres tout court
Et les CD (ici 2 CD des Félicie)
Le rayon Virgin mobile avait une forme spéciale
Le grand escalier était surmonté par des vases
Il n’y avait pas que l’escalier qui était grand, tout n’était qu’espaces et volumes, avec des colonnes, comme dans les péplum
Du lundi 13 mai 2013 au mercredi 15 le magasin a été dévalisé, lors de soldes à –50%, qui ne précisaient pas s’il s’agissait de soldes normales, ordinaires, ou de liquidation avant fermeture
Je n’y suis pas allé car je n’étais pas au courant, et même si je l’avais été, j’aurais tourné les talons devant la cohue (chose que j’avais déjà faite lors d’un concert gratuit pour la Fête de la musique)
Cela dit, les soldes ordinaires chez Virgin ne portaient habituellement que sur quelques articles, là c’était sur tout le magasin, il s’agissait donc bien de liquidation avant fermeture
Mes derniers achats plein pot auront donc été Futurama saisons 5-6, Paranormal activity 4, et quatre beaux livres (si ce n’est plus) sur James Bond, lors de la sortie de Skyfall
J’avais également raclé les fonds de tiroir avec la promo 5 DVD pour 30 euro, achetant ainsi 20 DVD, autant pour soutenir Virgin, que par crainte de ne pouvoir retrouver les mêmes titres ultérieurement, si mon magasin venait à disparaître
Mais il y a aussi des DVD que j’avais achetés dans d’autres magasins en dur, Mylène Farmer au stade de France (excellent) et Stéphane Guillon liberté très surveillé, parce que Virgin n’avait pas répercuté une promotion qui les mettait à moitié prix
Donc il existe peut-être une solution toute simple pour battre la concurrence d’Internet et du téléchargement, c’est de diviser les prix par deux, toute l’année
Au sous sol du Virgin il y avait un coffre fort, ce coffre fort ne contenait pas d’argent
Il contenait quelque chose de bien plus précieux
Je ne vous dirai pas ce que c’était
premier Noël sans Virgin
ça fait bizarre
leur dernière publication (en 248 pages) :
il y a quelques années, Virgin avait également mis à disposition ceci :
les Virgin Mégastore ont été créés par Richard Branson en 1971, j'en avait vu un à Londres vers 1980, et pour la France il faudra attendre 1988
mais avant cette date il y avait déjà des disquaires sur les Champs Élysées dont un sur le même trottoir, avec bien sûr uniquement des vinyles
ça s'appelait Champs Disques
et on en parle ici :
http://fr.rateyourmusic.com/list/jackpirat/hommage_aux_disquaires_et_distributeurs_de_disques_disparus_et_a_ceux_qui_resistent___a_tribute_to_those__french__record_stores/
et à d'autres adresses il y avait des Extrapole
http://lexpansion.lexpress.fr/economie/extrapole-megasoluble-dans-virgin_18081.html
http://www.e-marketing.fr/Marketing-Magazine/Article/Extrapole-le-challenger-culturel-7068-1.htm
http://lexpansion.lexpress.fr/economie/mondan-poil-a-gratter-de-la-fnac_7653.html